Futur porte-avions français : où en est-on ?

 

 Par Vincent Groizeleau - 09/03/2022

 

Entre la Direction Générale de l’Armement (DGA), la Marine nationale et les industriels, Naval et Group et Chantiers de l’Atlantique en tête au sein de la société MO-PA, pas moins de 18 groupes de travail ont été mis en place dans le cadre du projet de porte-avions de nouvelle génération (PA-NG). Ils œuvrent notamment dans le cadre du contrat d’avant-projet sommaire (APS) signé en mars 2021 et qui doit s’achever en mars 2023. Suivra l’avant-projet détaillé (APD) devant aboutir, fin 2025/début 2026, au dossier de lancement et de réalisation (DLR). Ce dernier ouvrira la voie à la commande effective du futur porte-avions français, qui sera le plus grand bâtiment de combat réalisé jusqu’ici en Europe et l’un des plus imposants au monde.

 

 Appelé à succéder au Charles de Gaulle en 2038, le PA-NG sera pour mémoire nettement plus gros que son aîné, avec une longueur d’environ 305 mètres (contre 261) et un déplacement de 75.000 tonnes à pleine charge, au lieu des 42.500 tpc de l’actuel porte-avions français. Il sera également à propulsion nucléaire, avec deux chaufferies également mais beaucoup plus puissantes (220 MW au lieu de 150) et pourra mettre en œuvre au moins 40 aéronefs, dont 30 avions de combat de nouvelle génération, sensiblement plus grands et lourds que les Rafale.

 

 Des compétences mobilisées sur tout le territoire

Ce « programme à effet majeur », comme la flotte française n’en connait que tous les 40 ans, mobilise de très nombreuses compétences étatiques et industrielles aux quatre coins du pays, notamment les grands centres de la Direction Générale de l’Armement. C’est le cas par exemple de DGA Techniques Navales et DGA Techniques Hydrodynamiques, qui travaillent en particulier sur le design et la propulsion du navire à partir des sites de Val-de-Reuil et de Castillon. C’est le cas aussi de DGA Essais en Vols dont le simulateur d’Istres a mené, au printemps dernier, une campagne pour valider avec les pilotes de Rafale et Hawkeye l’option possible d’un positionnement de l’îlot beaucoup plus en arrière que celui du Charles de Gaulle. Pas pour des problèmes d’aérologie mais plutôt pour savoir si le regard des pilotes pouvait être perturbé par cette disposition lors des appontages. Il en a résulté que cette architecture, voisine de celle des porte-avions américains, ne posait pas de problème particulier.