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Méthaniers et pétroliers

En 2013, près de 93 % des navires du monde étaient construits par la Corée, la Chine ou le Japon, selon un rapport sur le transport maritime de la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Mais les deux derniers pays ont récemment profité de taux de change très favorables grâce aux politiques monétaires du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, et à la stabilisation par la Chine de sa devise par rapport au dollar. Résultat : une compétitivité boostée qui leur a permis de rafler des commandes au nez et à la barbe des Coréens. Pékin et Séoul gardent toutefois chacun leur domaine de prédilection : transport de vrac pour le premier, porte-conteneurs, méthaniers et pétroliers pour le second.

L’effondrement du cours du pétrole l’an dernier a également frappé de plein fouet les «big three», qui s’étaient tous lancés dans la course aux plateformes de forage en haute mer. Samsung construit ainsi, en partenariat avec le français Technip, la plateforme d’extraction de gaz naturel liquéfié baptisée Prélude, et qui n’est autre que le plus grand bateau du monde. 

Face à leurs résultats historiquement mauvais, les trois concurrents ont mis en branle des projets de restructuration en interne et ont même annoncé un plan de sauvetage conjoint reposant sur une meilleure gestion, des ventes de biens et des restitutions de salaires visant à débloquer des liquidités ainsi qu’à réduire le coût de la main-d’œuvre. D’ici trois ans, ils pourraient avoir remercié jusqu’à 10 000 employés, selon le quotidien Joongang.