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Photos Chantier Naval Mitsubishi à Nagasaki, Japon


Face à la concurrence des coréens, les constructeurs navals japonais ont entamé une vaste restructuration. Les problèmes structurels ne seront pas totalement réglés pour autant. ( Les Echos)

Ceux qui accusent d'immobilisme les industriels japonais devraient venir faire un tour chez les géants de la construction navale. Réalistes et fatalistes, les sept grands chantiers, qui ont fait pendant près d'un demi-siècle du Japon le numéro un mondial de la construction navale, ne seront bientôt plus que quatre. Mitsubishi reste seul, mais NKK et Hitachi ont annoncé la fusion de leurs activité construction navale, Ishikawajima Harima Heavy Industries (IHI), Kawasaki et Mitsui sont en pleines négociations et IHI et Sumitomo ont rapproché leur activité militaire. Concurrencés par leurs rivaux coréens, les Japonais réagissent. Sur un marché qu'ils jugent surcapacitaire, l'heure est aux fusions et à la rationalisation.

« Le Japon ne peut pas continuer à contrôler 50 % du marché, explique Seiji Nagatsuka, du Japan Maritime Research Institute. La demande a beau croître, les prix baissent car la concurrence est de plus en plus féroce. Il faut donc s'adapter. Le moment est bon, car au moins la demande est là. " Selon lui, les sept grands chantiers ne formeront bientôt plus que deux ou trois camps et les quinze acteurs moyens les plus compétitifs seront tout de même divisés par deux. « L'union est nécessaire, estime un haut responsable de IHI. Dans les années 70, nous n'étions pas responsables de la crise, le problème était conjoncturel. Là, il est structurel, nos coûts sont trop élevés, notre monnaie trop forte. Nous étions intouchables, nous serions maintenant incapables de mener une guerre des prix ». « Augmenter les volumes ne règle plus rien, indique de son côté Naochika Namba, de chez Mitsubishi Heavy Industry. L'an dernier, pour la première fois, des compagnies maritimes japonaises ont passé des commandes à l'étranger. C'est un signal qui nous pousse à réagir. »